La Commission de régulation de l'énergie (CRE) estime que les appels d'offres éoliens sont préférables au tarif d'achat unique, dans un rapport publié le 17 avril critiqué par les professionnels du secteur.
Aujourd'hui, le prix d'achat d'une éolienne se situerait entre 950 et 1.100 k€/MW. La CRE propose donc une révision régulière du tarif d'achat, afin de prendre en compte l'évolution de ces coûts, après avoir pointé pour certains parcs éoliens une "rentabilité excessive". D'après l'étude de la CRE, 60% des parcs ont "une rentabilité en dessous du niveau-cible de 5%". Pourtant, la Commission "se base sur les quelques parcs les plus rentables (6% des parcs ont une rentabilité supérieure à 10%) pour proposer de remplacer l'architecture du tarif actuel par un système d'appel d'offres", déplore la fédération France Energie Eolienne qui "s'étonne de ces conclusions" dans un communiqué.
FEE appelle à "un aménagement" du tarif. Pour Frédéric Lanoë, son président : "L'appel d'offres (…) est adapté pour l'éolien offshore, car les projets sont considérables et le prix mal connu. Pour l'éolien terrestre, c'est l'inverse : les projets sont petits, tout le monde connaît le prix et des petites et moyennes entreprises peuvent se développer sur le secteur. On a tout intérêt à conserver le tarif". FEE propose que le prix auquel le producteur est rémunéré "dépende de sa production annuelle", une des solutions envisagées également par la CRE.
De son côté, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) souligne que les parcs éoliens "bénéficiant de conditions de vent exceptionnelles (+ 2.900 heures) et pour lesquelles des rentabilités supérieures à 10% sont constatées, ne correspondent plus aux projets développés actuellement". Le coût moyen pondéré du capital (CMPC) de 5% pris en compte par la CRE "ne correspond pas aux seuils d'investissement des projets. Contrairement à ce qui était pressenti, les coûts d'investissement ne diminuent pas dans un futur proche, et ce malgré une augmentation de la taille et de la puissance des machines et une stabilisation du coût des éoliennes", a ajouté le SER dans un communiqué.
Afin de "maintenir" les investissements dans la filière éolienne terrestre, le SER recommande notamment de "diminuer significativement l'imposition et la fiscalité locale afin de réduire leur part dans le coût de production complet".